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Métavers : L’immobilier de demain sera t-il virtuel ?

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Métavers : L’immobilier de demain sera t-il virtuel ?

05/07/2022 à 13:42

En bref, le Métavers (ou Metaverse en anglais) rassemble un grand nombre d’univers virtuels en trois dimensions où se déplacent, jouent et se rencontrent des utilisateurs du monde entier. Ils y accèdent grâce à une connexion internet, un ordinateur et souvent un casque de RV (réalité virtuelle).Ce terme est construit en associant deux notions jusqu’ici sans rapport l’une avec l’autre pour la plupart d’entre nous : Méta, un préfixe venu du grec que l’on peut traduire rapidement par « au-delà », et Univers, qu’il est inutile de traduire. L’expression Métavers a été inventée en 1992 par Neal Stephenson dans son roman Snow Crash, en français Le Samouraï Virtuel. Ce concept qui relevait de la fiction à l’époque est aujourd’hui devenu réalité.
Propulsé par le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg, le phénomène touche tous les domaines d’activités, et en particulier l’immobilier. Si bien que MetaMetric Solutions1 a dévoilé que les ventes immobilières réalisées sur les métaverses The Sandbox,Decentraland, Somnium Space
et Cryptovoxels ont atteint, en tout, plus de 500 millions de dollars en 2021.
Concrètement, à quoi ressemble l’immobilier dans le Métavers ?
Quand on est un professionnel du secteur, doit-on se réjouir à la perspective d’une nouvelle dynamique, ou au contraire craindre pour son avenir ?
Les leaders du Métavers
La tendance n’est pas l’apanage de quelques spécialistes (cf plus loin & « La sociologie des détenteurs decryptomonnaies »). Le grand public s’intéresse de plus en plus à l’immobilier virtuel. Les principales plateformes du secteur rassemblent aujourd’hui plusieurs millions
d’internautes. 
Comment trier parmi cette floraison d’offres ?
Une façon simple est de suivre un fil d’ariane, un mécanisme qui sous-tend tout Métavers, à savoir un jeu de crypto-monnaies et ses blockchains  (cf articles précédents sur le sujet). Ethereum est l’un de ces écosystèmes, servant entre autres les Métavers The Sandbox, Decentraland, Cryptovoxels et Somnium Space.
The Sandbox a enregistré, à elle seule, 2 millions d’utilisateurs.La société française créée par Sébastien Borget et Arthur Madrid permet, entre autres, aux joueurs d’acquérir et de louer des parcelles avec la cryptomonnaie SAND.
Selon le média Cryptoast, environ 17 000 personnes seraient propriétaires de lands dans TheSandbox2.
De grandes entreprises telles que Warner Music, Gucci, HSBC,Ubisoft et Leader Price y ont déjà acheté leurs terrains virtuels. Elles ont déclaré qu’elles se serviraient de ces espaces pour proposer des expériences digitales aux sandboxers.
Par exemple, Warner Music souhaite mettre en place un parc d’attractions musical et une salle de concert.
Leader Price est en train de concevoir un jeu qui fera remporter des bons d’achat et des réductions utilisables sur le site et l’application Le Club Leader Price.

Fondée en 2015 par Esteban Ordano et Ari Meilich, le Métavers argentin Decentraland est le grand concurrent de The Sandbox. Le jeu propose environ 100 000 parcelles. La cryptomonnaie utilisée est ici le MANA.
Les sociétés Samsung et JP Morgan y ont fait leur entrée en début d’année.
À ce jour, la plus grande vente de land enregistrée sur Decentraland date de novembre 2021.
En effet, tokens.com a dépensé 618 000 MANA, soit 2,43 millions de dollars à l’époque, pour acheter 116 domaines.
L’entreprise a pour objectif d’héberger des évènements de mode et d’y commercialiser des wearables, ces vêtements portés par les avatars.

Derrière Cryptovoxels se cache Ben Nolan, un développeur néo-zélandais. Bien que son entreprise n’emploie que 7 personnes, son rayonnement est mondial. Depuis le lancement de la plateforme en 2018, son design a fréquemment été
comparé à celui de Minecraft, jeu vidéo très populaire ; les joueurs ont l’opportunité de bâtir leurs propriétés à leur façon en assemblant des blocs appelés voxels. Contrairement à The Sandbox ou à Decentraland,
Cryptovoxels ne possède pas sa propre cryptomonnaie.
Les utilisateurs utilisent les Ethers, dits aussi ETH, pour acquérir leurs biens. La ville principale du jeu s’appelle Origin City.
Enfin Somnium Space est le métavers inventé par le tchèque Artur Sychov.
Le grand public a pu découvrir sa plateforme en 2018.
Pour acheter une parcelle (un des 5000 lands), il faut détenir la devise numérique du jeu, appelée CUBE. Dans son guide, il est précisé que l’accent a été mis sur l’expérience de réalité virtuelle. Si bien que
la startup Somnium Space a annoncé l’année dernière qu’elle travaillait sur un casque RV avec la société VRgineers.
L’achat et la location de parcelles 
On ne devient pas propriétaire d’un bien virtuel poury vivre.
Certains investisseurs du Métavers achètent des lands pour les louer, pour y héberger un projet ou pour, peut-être, réaliser une plus-value lors d’une future revente.
Les sociétés peuvent choisir d’acquérir des parcelles pour les transformer en vitrines interactives ou pour créer des expériences digitales à destination des internautes.
Comme dans le monde réel, le prix des lands sur les Métavers augmente ou baisse en fonction du nombre d’offreurs et de demandeurs, de la rareté des biens, de leur localisation et également de l’intérêt que portent les utilisateurs aux jeux vidéo.
La transition vers les Métavers est en effet naturelle pour les adeptes des jeux en ligne, ce qui explique probablement la vitesse à laquelle le phénomène gagne du terrain, nourri par les conversions rapides de joueurs agiles et avides de nouveauté.
En décembre dernier, le média The Independent dévoilait qu’un fan de Snoop Dogg avait acheté un terrain virtuel pour 340 500 livres sterling dans le Snoopverse de The Sandbox, près du bien virtuel du rappeur.
Comme les autres membres du quartier, cet acquéreur aura accès aux soirées privées de SnoopDogg dans le Métavers.
À quoi ressemble doncnune transaction immobilière dans le Métavers ?

Étape 1 : Partons du principe que l’investisseuse(r) est déjà
dotée(é) d’un portefeuille numérique, un Wallet rempli d’ETH, la
cryptomonnaie d’Ethereum.

Étape 2 : Imaginons qu’elle (il) ait décidé d’acheter un bienimmobilier sur The Sandbox.
Après plusieurs semaines de recherche, elle(il) a repéré une annonce sur le « marketplace » d’un jeu vidéo.

Étape 3 : il faut alors qu’elle(il) négocie sur une plateforme de cryptomonnaies comme Binance ou Uniswap pour échanger une grande quantité d’ETH contre des SAND, en gardant suffisamment d’ETH pour financer les frais de transaction.

Étape 4 : Ensuite, elle(il) se connecte sur le site ciblé et y ajoute son Wallet.

Étape 5 : L’investisseuse(r) clique sur le land en question et repère immédiatement son prix ainsi que sa localisation. Il est même possible de découvrir les parcelles du voisinage.

Étape 6 : Enfin, après mûre réflexion, elle clique sur « Buy Now », ou en français « Acheter Maintenant ». virtuel sur The Sandbox. Il faut savoir que cet espace est considéré comme un NFT, un Jeton non fongible. C’est un certificat d’authenticité sécurisé fondé sur la blockchain Ethereum. On peut le rapprocher du titre ou de l’acte de propriété d’un bien immobilier.

Les acteurs de l’immobilier et les mondes virtuels

Dans ces univers numériques où il est possible de vendre, d’acheter ou de louer des terrains, se nichent des opportunités pour les professionnels de l’immobilier. 
Certains d’entre eux y exercent déjà leur métier. Le tout est de réussir à s’adapter au Web 3.0.
Pour trouver la parcelle idéale,les investisseurs peuvent par exemple contacter Voxel Agen cy8.
La société française pro pose de guider chaque client du début à la fin des transactions d’achat et de vente, d’estimer le prix des parcelles et de poster des annonces sur les « marketplace ».
Les nouveaux propriétaires n’ont pas besoin de ressortir du Métavers pour assurer leur bien. Axa France est la première entreprise du marché français et européen de l’assurance à se lancer dans l’aventure. Par le biais d’un communiqué de presse publié le 18 février sur AxaLive, la société a dévoilé l’acquisition d’un land dans The Sandbox afin d’y construire des « espaces de partages » pour ses employés et ses clients.
Quant aux promoteurs immobiliers, ils peuvent acheter des terrains sur Cryptovoxels dans l’objectif d’y construire des biens virtuels. Pour ce faire, ils peuvent faire appel à des architectes et à des constructeurs experts du Métavers.
Les avocats peuvent se spécialiser dans le Métavers et ainsi, accompagner leurs clients en cas de litige.
Par exemple, si une dispute éclate entre un vendeur et un potentiel acheteur ou en cas de fraude, présumée ou avérée.
Le droit dans le Métavers«Nul n’est censé ignorer la loi », même dans un monde pixelisé habité par des milliers et des milliers d’avatars.
D’après une dépêche de Reuters publiée le 8 février, la Commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager annonçait que l’Union européenne s’intéressait de près au Métavers afin de réfléchir à une future réglementation. À ce jour, aucune loi n’a été créée spécifiquement pour encadrer ces espaces.
Néanmoins, d’après un article publié par l’avocat Jocelyn Ziegler sur le site Village de la Justice, les plateformes du Métavers seraient bien soumises aux obligations du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) entré en vigueur le 25 mai 2018. Cette nouvelle devrait rassurer les Français récemment interrogés par Iligo : d’après le Baromètre des usages multi-écrans relayé parle média BDM11 en mai 2022, 72% d’entre eux mettent l’accent sur le manque de sécurité lié aux données personnellesdans le Métavers.
D’autres problèmes subsistent.
Les mondes virtuels ne peuvent échapper aux actes de cybercriminalité. Ces derniers mois, les médias ont révélé des exemples de vols de NFT et d’attaques par « phishing » ou hameçonnage.
Les montants en jeu sont potentiellement énormes.
Les actifs numériques tels que les lands en vente sur The Sandbox valent aujourd’hui plusieurs milliers voire millions d’euros. Une étude publiée sur le site de PrivacyHQ dévoilait que, sur un panel de plus de 1000 propriétaires de
NFT, seulement 1 sur 10 n’avait jamais subi d’escroquerie13.
Sur le plan fiscal, à partir de l’année prochaine le nouvel article 79 de la loi de finances pour 2022 entre en compte.
En effet, concernant les plus-values de cessions de cryptomonnaies, le site économie.gouv nous informe des modifications suivantes : « les cessions réalisées à titre non-professionnel relèveront systématiquement du régime du prélèvement forfaitaire unique » et « les contribuables pourront choisir d’être imposés soit au taux forfaitaire de 12,8 %, soit au barème progressif de l’impôt sur le revenu. »

Dans le Métavers, seuls les utilisateurs qui détiennent des monnaies numériques telles que le MANA, le SAND ou encore l’ETH peuvent acheter des terrains virtuels.
Selon une étude menée par IPSOS et KPMG France pour l’Association pour le développement des actifs numériques (ADAN) dévoilée en février 2022, 30% des sondés ont déclaré qu’ils envisageaient d’investir dans les cryptomonnaies. Ce sondage relayépar MediaSorare nous apprend également que 46% des  personnes qui possèdent des monnaies virtuelles ont moins de 35 ans. Et 37% d’entre elles ont déclaré qu’elles touchaient des revenus inférieurs à 18 000 euros par an.

Pourquoi les investisseurs se lancent-ils dans l’achat de cryptomonnaies ?

Selon l’article de MediaSorare publié le 15 février dernier, 60% d’entre eux souhaitent réaliser un rendement, 38% pensent au placement long terme et 22% veulent se protéger contre le risque d’inflation. Enfin, ils sont 12% à ne pas faire pas confiance aux banques.
La question de savoir si le phénomène est une opportunité ou une menace ne se pose plus vraiment.
C’est arrivé, très vite et très fort, plus fort que les tokenisations de biens réels et plus vite que les jeux vidéo. Il est encore temps de légiférer, certes, mais il n’est plus temps de lutter contre la déferlante.
Le Métavers est un monde de jeux vidéo devenus sérieux, dont les règles ont été remplacées par des conventions souples qui redonnent le pouvoir à l’internaute. De simple joueur, il devient architecte de sa ville ou de sa campagne virtuelle, si ces concepts veulent encore dire quelque-chose. On peut tout à fait imaginer être à la fois à la campagne et à la ville dans le Métavers.

Christian AURIACH
et Mélissa VIEIRA

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